Prendre soin de sa poitrine, ça s’apprend : notre vidéo

A Bord du Bus Rose, le Dr Julia Maruani, gynécologue, montre comment réaliser l'auto-palpation qui permet de repérer une irrégularité dans un sein. Une courte leçon que devraient suivre toutes les femmes pour détecter un possible cancer qui tue 12.000 d'entre elles chaque année en France.

Santé

Un médecin, un mannequin seins nus et des femmes attentives. C’est une scène qui se joue à bord du Bus Rose, cet autocar affrété par la Région Sud pour aller apprendre aux femmes qui le souhaitent comment palper leur poitrine et y détecter d’éventuels changements. Ce lundi à Marseille, jeudi 12 octobre à Miramas, le 13 à Arles, puis à Nice, Forcalquier, Barcelonnette et La Trinité, le « dépistobus » sillonne le territoire pour sensibiliser au dépistage du cancer du sein.

4 femmes sur 10 ne répondent pas

Une maladie qui n’arrive pas qu’aux autres puisqu’on estime qu’une femme sur 8 sera impactée, à l’âge médian de 64 ans. Mais parfois bien avant. L’idéal reste bien sûr d’être suivie régulièrement par un(e) gynécologue et à partir de 50 ans de participer tous les deux ans au dépistage organisé proposé par l’Assurance Maladie (mammographie et examen clinique) et le Centre régional de coordination et de dépistage des cancers présidé ici par le Dr Brigitte Seradour. On reçoit pour cela une invitation à la maison. En 2023, près de 4 femmes sur 10 entre 50 et 74 ans ne réalisent pas ces actes de surveillance qui permettent de détecter un cancer du sein.

« S’ils sont pris très tôt, souvent repérés par la mammographie de contrôle alors qu’on ne sent rien à la palpation, ces cancers sont guéris dans près de 100% des cas« , souligne pourtant le Dr Julia Maruani, présidente du collège de gynécologie médicale Marseille Provence. Autre possibilité de détection : quand la femme elle-même note une irrégularité sur son sein. Cela peut prendre un aspect de peau d’orange, de croûte, se manifester par une rétractation du mamelon, une rougeur, un petit creux à la surface de la peau, un écoulement du mamelon et, bien sûr, si l’on sent une boule dans le sein ou sous l’aisselle : ce n’est JAMAIS normal et il convient de consulter au plus vite.

Palper ses seins : la bonne technique

Dans la vidéo tournée à bord du Bus Rose lors de son étape marseillaise, le Dr Maruani a détaillé pour MProvence les signes qui doivent alerter une femme et elle a expliqué précisément comment bien réaliser une auto-palpation. Elle montre les gestes à accomplir, ceux que chaque femme devrait faire de temps en temps. Précision de taille : une irrégularité ne signifie pas nécessairement un cancer, mais cela doit amener à consulter un médecin.

Présentant ce dispositif mobile, le président de la Région Sud, Renaud Muselier, a plaidé pour renforcer cette solution de proximité. « La crise du Covid nous a montré qu’il faut aller au-devant des populations les plus éloignées, on l’a bien vu avec les campagnes de vaccination. C’est pareil avec le dépistage, et celui du cancer du sein n’est pas satisfaisant dans notre région d’autant que c’est la première cause de mortalité chez les femmes avec plus de 12.000 décès par an en France. Il faut susciter une adhésion plus large, tous dépistages confondus. » Le 2e Plan Cancer engagé en 2022 par la Région Sud mobilise 40 millions d’euros jusqu’en 2027, par exemple pour ce type d’initiative

Après le Rose en octobre, le Bleu en mars

Après ce tour automnal de la région, le Bus Rose pourrait devenir… Bleu en mars prochain. Car la campagne de dépistage organisé du cancer colorectal patine sévèrement elle aussi. Plus de 9.000 hommes et autant de femmes en meurent chaque année alors que, là encore, détecté tôt, ce cancer se guérit dans 90% des cas. Une fois encore, les Provençaux ne sont pas les bons élèves de la classe avec des taux de dépistage organisé en deça de 35%. Or il suffit d’un examen des selles enfantin à réaliser (à la maison) pour bénéficier de ce dépistage gratuit, qui pourrait épargner jusqu’à 10.000 vies chaque année dans notre pays.

Eviter 20.000 cancers du sein

Mais revenons au cancer du sein puisque nous traversons Octobre Rose au fil des étapes du « dépistobus » notamment. Après l’apprentissage de l’auto-palpation, l’échange à bord avec les femmes qui montent spontanément (et sans rendez-vous) s’élargit à l’hygiène de vie pour éviter ce cancer (et quelques autres maladies !). Pour passer de 60.000 nouveaux cas de cancer du sein par an à 40.000 – ce serait un recul considérable ! -, le Dr Maruani délivre 4 conseils : arrêter de fumer, limiter fortement sa consommation d’alcool, perdre du poids si on est en surpoids notable et pratiquer une activité physique régulière, la sédentarité constituant un poison à part entière.

Ajoutons enfin, même si cela concerne moins de 1% des cas de cancer du sein, que les hommes sont également sujets à cette maladie (environ 500 nouveaux cas sur un total de 61.214 attendus en 2023, selon l’Institut National du Cancer). Donc, Messieurs, si en prenant votre douche vous détectez une boule sur votre poitrine, parlez en à votre médecin.

Le Bus Rose s’arrêtera à Miramas ce jeudi 12 octobre, à Arles vendredi 13, à Nice le 25, Forcalquier le 26, Barcelonnette le 27 et La Trinité le 31. Cette opération est conduite avec le concours de l’Agence Régionale de Santé, l’Assurance Maladie, le Centre régional de coordination de dépistage des cancers Sud-Paca, la Ligue contre le cancer, la Fédération nationale des transporteurs de voyageurs, le Comité régional d’éducation pour la santé.

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