Renaud Muselier : le bonheur est dans l’après

société

Bronzé,  tonique, percutant, c’est un Renaud Muselier apparemment en pleine forme qui s’est adressé vendredi matin aux maires de la Région Sud, dans le grand auditorium comble du palais du Pharo. 

Absent pendant quelques semaines de la scène politique pour cause de Covid sévère, le président de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur a organisé un show idéalement programmé dans un contexte politique local sensible et marqué par les débats autour de l’avenir de la métropole AIx Marseille Provence.

En accueillant son invité vedette, le consensuel Président du Sénat Gérard Larcher, Renaud Muselier a joué la carte du rassemblement. 

Après avoir rassuré les maires, notamment ceux des communes de moins de deux mille cinq cents habitants, sur l’engagement financier de la région «  ça, c’est fait… » le président de la Région Sud a rappelé avec malice que le calendrier électoral lui donnait une sacrée marge de manœuvre; deux présidentielles, autant de législatives, sans même compter les échéances locales se dérouleront pendant son mandat. 

Marseille en grand pour Muselier

Renaud Muselier a donc le temps pour lui et il n’en faudrait  pas beaucoup pour l’imaginer en « maître des horloges » de son territoire. C’est à  se demander même si son absence forcée  lors des récents passages d’Emmanuel Macron à Marseille n’est pas un mal pour un bien. En tout cas, il a opportunément rappelé qu’il avait pris avec «  Le Grand Marseille »,  il y a dejà  plusieurs   années, la mesure de ce que l’hôte de l’Elysée veut impulser pour la cité phocéenne avec “ Marseille en grand”. 

A la tête d’un exécutif qui n’est pas le plus riche du territoire, Renaud Muselier jongle avec les financements européens et en fait un axe de communication au point  de lester le bagage des congressistes d’un pavé sur les nombreux projets régionaux financés par les aides communautaires… Un concours européen  bien apprécié par les élus locaux, malgré la difficulté de l’approche des dossiers, ainsi que l’a souligné Eliane Bareille.

La présidente du departement des Alpes de Haute Provence à volé au secours d’un représentant de Bruxelles bien chahuté sur le plateau par le journaliste animateur des débats, Cyril Viguier, venu avec l’idée de proposer une émission de télé à l’Europe pour la rapprocher des citoyens.

Une initiative médiatique qui n’a pas plus fait réagir l’assistance que les interventions de l’éditorialiste Olivier Mazerolle, ancien patron des rédactions de La Provence, fustigeant les candidats aux présidentielles «  le seul qui parle de la France c’est Zemmour » sujet qui n’était manifestement pas à l’ordre du jour.

Des élus sur la même longueur d’onde

Les piques sur les députés macronistes considérés  hors-sol recueillirent certes un peu plus d’adhésion mais il était logique,  que les sénateurs, « les pieds dans la glaise » eux… , se taillent la part du lion en présence de leur président. 

Avec beaucoup de sincérité et force détails, les représentants des maires ont parfaitement joué leur partition, comme Georges Cristiani, président des maires des Bouches du Rhône, implorant, avec une voix langoureuse,  de la reconnaissance pour le travail effectué au cœur de l’épidémie. 

D’autres ne furent pas en reste comme les vauclusiens Pierre Gonzalvez, sujet bien malgré lui d’une séance de calinotherapie de l’animateur,  et Jean-Francois Lovisolo attentif à défendre, y compris familièrement,  l’expérience,  les compétences et le bon sens des maires face aux administrations de tout poil.

Manifestement, le président  de la Région et les maires de Provence Alpes Côté d’Azur sont sur la même longueur d’ondes. Leur proximité, palpable dans cet événement, permet à Renaud Muselier de se poser en partenaire au dessus de la mêlée, parlant et travaillant avec tout le monde, y compris bien sûr Martine Vassal, la présidente de la métropole AMP et du département des Bouches du Rhône plusieurs 
fois citée et présente sur une table ronde. 

Un Renaud Muselier bien plus posé

La gestion de la crise sanitaire ( en région Sud et au delà avec la présidence de Régions de France), une large victoire électorale démentant les sondages, un calendrier dégagé, une solide expérience et de bons réseaux confèrent à Renaud Muselier un rôle politique  majeur dans les prochains mois. 

Autrefois considéré comme trop impulsif, le président de la Région Sud démine, prend de l’épaisseur politique et , selon une vieille expression politique, donne du temps au temps. 

Dans une communication maîtrisée, la clarification vendredi soir de la Region concernant Karine Lemarchand tombe à pic.  L’ animatrice télé, ambassadrice de la Region Sud, a obtenu une subvention de 117 000 euros de la Region dans le cadre de “ Bâtiment Exemplaire” pour rénover une maison individuelle qui « sera un guide pour permettre aux particuliers de connaître les aides auxquelles ils peuvent prétendre dans un écosystème souvent complexe ».

Pour Renaud Muselier, le bonheur est vraiment dans l’ «après » ! 

Yves Blisson

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