RESPECT DES FEMMES : UN FORUM POUR RENDRE LES FEMMES PLUS FORTES

Le 16 novembre, place Jules Guesde, à l’Hôtel de Région à Marseille se tiendra le deuxième forum Respect pour les femmes, entre 13h30 et 19h. Il accueillera Bérangère Couillard, Ministre déléguée auprès de la Première Ministre, chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations.

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La Région Sud a fait de la lutte contre les violences faites aux femmes une priorité et a réuni un budget de plus d’un million d’euros pour concevoir un plan de lutte régional autour de trois piliers : alerter, accompagner, prévenir.

« Dénoncer les atteintes dont tant de femmes sont victimes ne suffit pas, il faut leur proposer des solutions concrètes et efficaces pour s’en protéger, telle est l’ambition de ce forum : apporter à toutes celles qui le souhaitent des conseils, des clés et des armes pour identifier les risques, éviter les abus et savoir se défendre » explique Renaud MUSELIER, Président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Cette initiative de la Région tente de freiner une réalité nationale qui fait froid dans le dos. En France en 2022, 112 personnes sont décédées des suites de violences conjugales, 96 d’entre elles ont été tuées au sein du domicile, 58 dans un contexte de séparation et / ou de violences connues. 15 hommes ont été tués par leur compagne.

Sur le territoire régional comme dans d’autres régions, il n’existe pas à ce jour de données chiffrées consolidées. On sait néanmoins que le territoire de la Région Provence Alpes Côte d’Azur représente 8,7% des appels au 3919, numéro national « violences femmes info » ce qui le place au troisième rang national après l’île de France et Auvergne Rhône Alpes.

En avant-première, voici un avant-goût du programme de l’après-midi …

D’ABORD, SE RESPECTER SOI, AVEC DÉBORAH TROUVÉ, DE UMA HOLISTIC CLUB  

Déborah Trouvé, fondatrice de UMA Holistic Club a fait toute sa carrière dans l’armée, en tant qu’anesthésiste. Femme dans un milieu d’hommes, souvent confrontée à la dureté du terrain, elle se forme à l’hypnose dans le cadre de son exercice militaire, afin de gérer la douleur et en débarrasser ceux qui souffrent. Elle se sert des TOP : les techniques d’optimisation du potentiel. Développées au départ pour les forces spéciales, les TOP regroupent yoga, sophrologie, hypnose, pleine conscience, pour déjouer le stress environnemental dans des contextes intenses. Obligatoires pour ceux qui partent sur le terrain, l’armée en a tiré une méthode efficiente.

« Elles permettent à des commandos de mobiliser toutes leurs ressources, qu’elles soient physiques, psychologiques, émotionnelles, intellectuelles, cognitives. Et on les mobilise en fonction des exigences de la situation. Par exemple, si j’ai un temps creux, je vais utiliser l’auto-hypnose pour faire une micro-sieste. Je vais utiliser tous mes sens pour créer une imagerie mentale où je suis efficace et sûre de moi. Ou encore, je vais cultiver un dialogue interne positif. Si ces techniques sont bénéfiques pour les forces spéciales, elles le sont forcément pour les femmes aussi, quand elles ont besoin d’être assertives, audacieuses, dans le soin et le respect d’elles-mêmes ». 

Et pour cause, les femmes aussi sont des forces spéciales…

femmes qui font du yoga

 

Le 16 novembre entre 14h30 et 18h30, Déborah proposera des ateliers de méditation et d’initiation à la pleine conscience, puis un travail guidé sur les lignées féminines, inspiré des dernières découvertes en épigénétique. Un travail auquel elle espère que les hommes n’hésiteront pas à se joindre. « Pour que les choses changent, il faut qu’on bouge ensemble » conclut-elle, optimiste.

 

L’astuce de Déborah pour se sentir forte = 

Prendre 5 minutes, trois fois par jour, pour s’écouter respirer. Bouger, beaucoup, souvent. Que ce soit le sport, le yoga, la marche. Et on en profite pour regarder le ciel, prendre un rayon de soleil, se donner un moment pour soi. Le respect des autres suivra si on se respecte soi-même. 

 

PUIS, ALERTER, AVEC MONSHERIF DE DOMINIQUE BROGI 

MonShérif, c’est ce copain qui nous ramène devant notre porte en toute sécurité. Un clic discret qui protège et sécurise les personnes vulnérables, cibles ou victimes de violence, sans avoir à se saisir de son téléphone.

« C’est un bouton que l’on porte sur soi de manière non visible, un bijou pendentif ou un bracelet, un accessoire à fixer sur son sac… On a un objet connecté et une application. Sans prendre son téléphone, rien qu’en pressant sur le bouton, cinq personnes de notre choix peuvent être alertées ou rassurées » explique la Vauclusienne Dominique Brogi, fondatrice de la compagnie.

Le fonctionnement de MonShérif est simple. Une pression envoie un sms géolocalisé pour rassurer, deux pressions envoient une triple alerte sous forme d’appel téléphonique, de sms et email. Une pression longue déclenche une alarme sonore ou un enregistrement qui pourra faire office de preuve. « Insécurité, vulnérabilité, détresse, mais aussi insouciance et joie de vivre ! Pouvoir communiquer en toute circonstance sans se servir de son téléphone et laisser la technologie via un simple clic être porteuse d’informations fiables pouvant aller jusqu’à sauver une vie, voilà le projet que je porte depuis 7 ans » conclut Dominique Brogi.

Jennifer Salles-Barbosa, élue de la Région Sud, le confirme « nous travaillons activement à la protection des femmes entre autres grâce à ces dispositifs d’alerte. La Région a acquis mille boutons connectés MonShérif qui seront distribués aux structures associatives. Notre journée respect c’est du concret ! »

Alors que l’année dernière, près d’un millier de femmes sont venues participer à ce forum, Jennifer Salles-Barbosa rappelle l’importance que les hommes soient aussi présents à l’Hôtel de Région ce 16 novembre.

Dominique Brogi présentera MonShérif à 15h30. Un dispositif connecté, disponible à partir de 90 euros, qui fonctionne en France et à l’international, et dont le seul coût est l’achat du bouton, sans aucune dépense associée.

L’astuce de Jennifer Salles-Barbosa pour se sentir forte : 

L’éducation. Apprendre aux enfants, dès tout petit, que non, « courir comme une fille » ça ne veut pas dire courir mal, ou lentement. Courir comme une fille, ça veut dire courir de toutes ses forces. Et une fille en a beaucoup.  

 

ENSUITE, SAVOIR RIPOSTER, AVEC MARIE ALICE DEVOILLE DE « FEMMES EN DÉFENSE »

« En self défense on ne dit jamais frapper, on dit riposter » précise Marie-Alice Devoille.

Elle qui s’initia à la savate défense, rattachée à la boxe française, décida d’en faire son métier et de l’intégrer à son parcours professionnel auprès des femmes en souffrance.

« Pour moi c’était impossible de me priver de la liberté de sortir où je veux à l’heure que je veux habillée comme je veux. Je considère que la peur est une privation de liberté. »

Alors Marie-Alice commence par riposter contre la peur, celle qui vulnérabilise et nous transforme en cible.

 

Peur de s’inscrire au cours, d’abord ? « La self défense est accessible à toutes les femmes, quel que soit leur âge, leur gabarit, leur force. Ce n’est pas un sport viril réservé aux bagarreurs et aux bagarreuses. Pas besoin d’avoir des super pouvoirs pour se défendre » rétorque Marie-Alice. « Moi-même, j’étais une sportive du dimanche, je ne faisais pas de sport de haut niveau et n’avais pas tant que ça confiance en moi. Je suis bien placée pour dire que c’est accessible, je m’y suis mise vers 25 ans ! » 

La peur de ne pas réussir, ensuite ? « La self défense commence par augmenter la confiance en soi. On saura se connecter à son corps, se déplacer dans l’espace, être résilient, se dépasser, coordonner ses mouvements, respirer. C’est grisant de sentir que l’on acquiert de la maîtrise »

Et plus on a confiance en soi, plus on adopte une attitude qui rayonne cette confiance. Cette attitude elle-même sert à dissuader l’attaque. « On adopte une nouvelle posture, une nouvelle façon de bouger notre corps, une nouvelle fluidité et une nouvelle intelligence du mouvement. Tous les signaux qui montrent qu’on n’est pas une proie facile ». 

La peur que ce ne soit pas pour nous ? « Toute femme est concernée par l’empowerment, explique Marie-Alice. Pas besoin d’avoir vécu un trauma immense, on a toutes intériorisé des discours de faiblesses et d’imposture. Moi j’avais envie de passer au dessus de mes peurs, de sortir de ma condition de sexe faible, de ne pas me limiter à ce que mon genre m’autorisait à faire ou à ne pas faire. Mais ça peut aussi concerner des femmes exposées à la violence dans leur métier. Je coache par exemple beaucoup de personnes dans le corps médical. Ça peut aussi être des femmes qui ont eu des traumas et qui veulent retrouver de l’autonomie, se reconstruire. Ça peut être en prévention, des femmes qui sont suivies ou sifflées dans la rue. »

Femmes en défense

La peur d’être paumée pendant la séance ?

« Chaque séance a un échauffement, puis une thématique spécifique avec un apprentissage technique. Ça peut être la tentative de frappe, le couteau, une séance dans le noir. L’idée c’est d’accumuler des réflexes pour agir même en état de sidération. Puis en fin de séance des simulations d’agression et un retour au calme. Je ne les laisse jamais partir sans ça. Il y a toujours une bonne ambiance, on rigole entre femmes, on n’est pas là pour subir, on s’encourage dans la bienveillance, on fait aussi des choses ludiques. Tout le monde s’entraide, personne ne se juge, on se soutient »

Le 16 novembre, Marie-Alice donnera trois ateliers d’une heure sur les bases de la self défense accessibles à toutes, pour vingt femmes à chaque fois.

 

L’astuce de Marie-Alice Devoille pour se sentir forte : 

Méditer avec des affirmations positives, travailler mon imagerie mentale ou bien faire une séance de boxe avec un sac de frappe.  

 

ENFIN, POUVOIR EN RIRE, AVEC LE JEU MOI C’EST MADAME 

En résidence au Coco Velten, l’Eclap est une manufacture de bons moments qui ont du sens. « Axelle Gay, en montant son entreprise de création de jeu, s’est donné un objectif : créer des jeux engagés, qui allient un caractère ludique et une mission pédagogique ou éducative » explique son collaborateur Maxime Richard.

Imaginé en collaboration avec Elsa Miké, conceptrice du podcast YESSS, le jeu « Moi C’est Madame » nous met dans la peau d’une femme lassée d’essuyer des remarques sexistes. Allant de l’évident « je te propose pas le foot, je pense que ça t’intéresse pas » du cousin Kevin en fin de repas au plus agaçant « est ce que vous prévoyez d’avoir des enfants ? » de notre cher DRH, le jeu nous invite à riposter et ne pas nous laisser faire, en proposant plein de bonnes idées, allant du « parle à ma main » très actor studio à la punchline de nos rêves « mais foutez-nous la paix non d’un godemichet ! »

Au fur et à mesure du jeu, on aura la chance de découvrir quel type de féministe nous ressemble le plus.

Sommes-nous une « soeur » dont la diplomatie est sans pareille, ou bien une « actrice » qui tire son épingle du jeu avec une blague ?

« On a des retours très positifs sur le jeu, qui sert aussi de support à la prise de parole. Ici, pas de gagnant ou de perdant, on crée simplement une atmosphère propre à la confidence, à la décontraction. On peut mettre en commun nos expériences, se serrer les coudes, s’initier aussi. »

En créant un jeu qui se propose de mater le patriarcat tout en rigolant, L’Eclap nous rappelle le rôle du rire face au sexisme. Le rire a une puissance magique. Il met à distance. Non pas en banalisant, non pas en niant, mais bien en planant très haut au-delà des clichés qui demeurent trop près du sol. En riant, je me rappelle que je ne suis pas en sucre, que je ne m’effondre pas, que mes racines sont solides, que je plie mais ne rompt pas.

La punchline « moi c’est madame » pour se sentir forte : 

« Oui, j’ai mes règles, et d’ailleurs, je vais aller vider ma cup. T’en veux un verre ? » 

Pour jouer à Moi C’est Madame, et s’initier à l’art de la répartie, rendez-vous le 16 novembre à l’Hôtel de Région à partir de 14h30 !

 

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