TotalEnergies et SPSE s’investissent dans la décarbonation de Fos-sur-Mer

Avec la centrale solaire de la Feuillane positionnée sur 49 hectares de terrains de la Société du Pipeline Sud-Européen (SPSE) à Fos-sur-Mer, TotalEnergies accentue la transformation de la zone industrialo-portuaire dans le photovoltaïque. Mais sa transition énergétique implique bien d’autres défis.

Economie

Le soleil ne brillait pas ce 2 décembre pour l’inauguration à Fos-sur-Mer de la centrale solaire de la Feuillane, mais la visite en minibus organisée entre les 167 000 m2 de panneaux photovoltaïques déployés sur 49 hectares a permis d’estimer sa contribution potentielle à la transition énergétique de la zone industrialo-portuaire, dès que pointent à nouveau des rayons.

Cet investissement de 30 millions d’euros de TotalEnergies Renouvelables (dont 3,25 millions d’euros en financement participatif avec 109 souscripteurs) doit permettre, selon le groupe, et grâce au choix d’implanter les quelque 80 000 panneaux sur des trackers, d’éviter 16 000 tonnes annuelles de CO2 dans l’atmosphère, en maximisant la production (55 GWh/an). « Elle répond aux enjeux de lutte contre le réchauffement climatique, de compétitivité du territoire, de développement de l’industrie et de souveraineté de la France et de l’Europe » a indiqué Fabien Poure, directeur général de SPSE, qui a permis à TotalEnergies de réaliser l’installation sur des terrains jusqu’alors délaissés et inaptes à d’autres usages, même si des moutons vont maintenant pouvoir y brouter pour entretenir et débroussailler naturellement les espaces occupés. « Grâce à l’engagement conjoint des équipes de TotalEnergies, SPSE et de toutes les entreprises impliquées sur sa réalisation, la construction a duré 17 mois et les premiers électrons verts ont été injectés sur les réseaux avec deux mois d’avance » explique Erwan Sauvegrain, directeur des opérations de TotalEnergies Renouvelables France. Jean-Michel Diaz, directeur régional Provence-Alpes-Côte d’Azur de TotalEnergies, direction France, a salué le nouveau pas accompli autour de l’étang de Berre « pour faire de la région un pilote en France au moment où va se discuter au Parlement le projet d’accélération des énergies renouvelables.

Cette voie n’est pas la seule que nous explorons, que ce soit sur la plateforme de la Mède appelée à devenir une vitrine de TotalEnergies en matière de décarbonation avec le futur projet Masshylia de production d’hydrogène vert, ou sur la façade méditerranéenne dans l’éolien offshore au large de Gruissan et de Port-la-Nouvelle. Nous démontrons que cette transformation est possible en quelques années ».

Dialoguer pour lever les obstacles

Président de la commission développement durable et de l’aménagement du territoire à l’Assemblée Nationale, le député Jean-Marc Zulesi s’est réjoui que « le projet lie l’écologie et une forme de l’industrie de demain » et souhaite aller plus loin.

« Nous devons travailler sur une filière industrielle française de production de panneaux solaires. Si une entreprise est prête à en faire, à Berre ou à Fos, nous lui dresserons un tapis rouge ». Autre député présent à l’inauguration, Pierre Dharréville, dit « acter la transformation en cours » du paysage industriel, mais réclame pour le Grand Port Maritime de Marseille les infrastructures routières et ferroviaires promises voici quelques décennies et jamais réalisées pour qu’il « puisse relever les défis de grand port industriel qui sont les siens ».

Renaud Muselier, président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, a assuré vouloir mettre tous les sujets sur la table, et même des expérimentations, pour que les choses avancent. « Ici, toutes les planètes s’alignent » note-t-il. Régis Passerieux, sous-préfet d’Istres, s’est montré conscient « des risques de blocage et des goulots d’étranglement » qui pourraient empêcher de bien négocier « ce virage considérable », évoquant les relations avec les populations, les problématiques foncières, les approvisionnements en eau, en électricité, notamment pour les grands projets d’hydrogène vert… « Le drapeau de l’innovation ne suffira pas à obtenir ces déverrouillages. Il faut s’y mettre tout de suite, sinon des projets ne pourront pas s’installer s’ils n’ont pas ces capacités ».

Jean-Christophe Barla

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