Le syndicat des Jeunes agriculteurs des Hautes-Alpes a organisé son Forum des projets agricoles, afin de faire passer aux porteurs de projets venus à leur rencontre, en particulier les jeunes du lycée agricole de Gap et les stagiaires en formation à l’ADFPA, le message que « la valorisation de votre production [était] une nécessité, des circuits courts aux coopératives locales, avec, pour y parvenir, des méthodes et initiatives pour mieux valoriser sa production ».
Une sacrée différence de prix pour le produit final
Autour de Florian Pellegrin, secrétaire général des JA 05, trois exploitants ont fait part de leur expérience personnelle. Bruno André, éleveur porcin et vice-président de la Sica Le Montagnard des Alpes ; Louis Peuzin, éleveur bovin et arboriculteur ; ainsi que Raphaël Eyraud, éleveur ovin. À travers leur vécu, deux situations ont été présentées. « On valorise quasiment tout en vente directe, viande et fruits », a indiqué Louis Peuzin, ajoutant que « il faut beaucoup de temps, du personnel – la famille dans son cas –, mais il y a une sacrée différence de prix pour le produit final ».
Bruno André et Raphaël Eyraud ont pris une autre option, celle de confier leurs bêtes au circuit coopératif. Le premier achemine donc ses porcs au Montagnard des Alpes qui s’occupe de tout, à savoir l’abattage et la vente aux bouchers et charcutiers artisanaux. « Il s’agit de vente directe avec un système organisé ; cela demande bien sûr de la rigueur et un engagement véritable de chaque coopérateur », précisait-il. Son jeune collègue a rallié la coopérative Agneau Soleil. « On ne s’occupe pas de la revente et on bénéficie de labels qui nous apportent une plus-value », expliquait-il.
La qualité, nerf de la guerre commerciale
Mélanie Fache, représentant cette coopérative, évoquait « des prix garantis connus un an à l’avance à destination des 22 éleveurs qui se sont engagés avec nous ». Outre un prix standard, qui bénéficie en cette période d’un niveau élevé (6,70 €), des primes sont attribuées, par exemple aux agneaux produits entre fin août et fin novembre, période de forte demande, à condition qu’ils représentent 30 % de la production de l’éleveur.
Dans la discussion, un maître-mot : qualité ! Elle est le nerf de la guerre commerciale, cela ne fait aucun doute. Un porteur de projet averti sait donc à quoi s’attendre. Évidemment, produire et vendre en direct affermit l’indépendance du producteur. Beaucoup choisissent d’être paysan pour agir comme bon leur semble. Pas tout à fait quand même, car les contraintes sont légion, à commencer par celles liées à la montagne, puis celles de la politique agricole commune, de la disponibilité des terres, des circuits de ventes…
Trois choses à savoir avant de se lancer dans la vente directe
À destination de celles et ceux qui envisagent la vente directe, Valentin Noebès-Tourès, technicien à la chambre d’agriculture, énumérait ce tryptique incontournable, soit « bien intégrer le prix du marché, le coût de production, la qualité ; autant d’éléments qui forment le prix ». On peut ajouter qu’ils s’imposent à tout producteur, pas seulement aux adeptes du circuit court.
Un intervenant délivrait un constat encourageant : « il y a un potentiel dans notre département car il est doté d’atouts pour la production animale, qui peuvent inciter à l’installation ».
Une marque porteuse : Hautes-Alpes Naturellement
L’image Nature du territoire haut-alpin, la notoriété des produits sont parmi ces atouts. D’ailleurs, la marque Hautes-Alpes Naturellement® en est l’expression déjà affirmée. Bruno André, ardent défenseur de la filière porcine, ne manquait pas d’affirmer que « notre cochon de montagne est différent des autres », marquant ainsi sa qualité, et lançait un appel : « les candidats à la filière porc sont les bienvenus ! »
L’avenir proche ou plus lointain de l’agriculture haut-alpine appelle sans faillir à la confiance.
M.F. pour L’Espace Alpin
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