Viticulture : Le cru 2022 s’annonce de bonne qualité

Les chaleurs estivales exceptionnelles ont fait mûrir le raisin plus précocement que d’habitude. Les vendanges ont donc commencé en avance dans de nombreux secteurs haut-bas alpins. Une excellente nouvelle pour le secteur de la viticulture.

art de vivre

Même s’il est un peu tôt pour tirer des conclusions les viticulteurs haut-bas alpins sont optimistes quant à la qualité de leur récolte 2022 avec un volume peut-être un peu inférieur à d’habitude compte tenu de la chaleur qui a mis la vigne à rude épreuve.

La qualité sera au rendez-vous !

Cependant la qualité est, elle, semble-t-il au rendez-vous avec un très bon taux de sucre pour les vignerons de Pierrevert. Ceux-ci ont débuté leurs vendanges avec une quinzaine de jours d’avance. « Habituellement nous attaquons aux alentours du 15 septembre et là nous avons commencé le 1er, révèle Frédéric Port, président de la cave coopérative Pietra Viridis. En plus nous aurions pu commencer avant sur certaines parcelles. C’est très disparate selon celles qui sont irriguées ou non, cela conditionne vraiment la taille des grains. Les quelques pluies de la fin du mois d’août ont été très bénéfiques pour les plantes. Cela a été une année difficile sur le plan cultural notamment avec des vignes qui ont poussé d’un coup ce qui a demandé beaucoup de travail. La floraison a été rapide et en avance. Une chose est sure la qualité y sera car les baies sont saines, pour le moment la vendange est jolie. Les grains sont juste un peu plus petits que la normale, il y aura un peu moins de jus. »

Fervent partisan de l’expérimentation, Frédéric Port a été conforté par cet été exceptionnel dans sa volonté de tester des cépages résistants. Il devrait d’ailleurs en planter dès l’an prochain et attend avec impatience le retour de ceux qui se sont déjà lancés dans l’aventure. Il attend également de voir c ment les vignes vont réagir dans certains secteurs non irrigués.

Viticulture Pierrevert
Dans les vignes de Pierrevert les machines sont à l’ouvrage depuis le 1 er septembre avec une quinzaine de jours d’avance.

Des conditions inédites pour la viticulture

« La chaleur a étouffé les cèpes et cela a fait plus de mal que le manque d’eau. Certaines vignes ont vraiment souffert et ont végété il faut donc attendre maintenant de voir comment elles vont repousser. S’il pleut elles pourront récupérer mais on ne peut pas encore se prononcer sur la hauteur du préjudice causé par la sécheresse dans certains secteurs. Je n’avais jamais entendu parler d’une sécheresse comme celle-ci même auprès des anciens », confie-t-il.

Dans les Hautes-Alpes la précocité est également de mise et pour Laëtitia Allemand du Domaine Allemand à Théüs c’est du jamais vu. « De mémoire, le plus tôt que nous ayons jamais attaqué est le 10 septembre généralement c’est plutôt autour du 20 septembre. Nous avons vraiment deux semaines d’avance, témoigne la vigneronne. Heureusement nous avons eu un peu de pluie en août ce qui a permis de limiter le blocage de maturité cela leur a permis de repartir et c’est allé assez vite ensuite. »

Une année qui s’annonce exceptionnelle

Comme du côté de Pierrevert dans les Alpes-de-Haute-Provence la qualité s’annonce très bonne avec un bon degré, une belle concentration, des aromatiques prometteurs même si les baies sont également moins juteuses. Les vignes haut-alpines n’ont pas subi de dégâts, toutefois Laëtitia Allemand admet qu’il va falloir réfléchir à l’irrigation pour les années à venir si ces conditions météorologiques deviennent la norme.

Cette année exceptionnelle l’a cependant satisfaite sur le comportement de « son » cépage le Mollard. « Il est bien adapté à ce type de conditions car il est à débourrage tardif ce qui lui permet d’échapper aux gels de printemps. De plus ce n’est pas un cépage précoce et à fort degré d’alcool ce qui nous laisse supposer qu’il restera à un degré raisonnable alors que d’autres cépages affichent cette année des taux impressionnant comme le Chardonnay que nous venons de vendanger à 14°. Je me demande ce que cela va donner sur le Merlot. Les taux de concentration sont assez inédits », conclut-elle.

Tous les viticulteurs restent prudents et espèrent que le temps ne va pas leur jouer de mauvais tour dans les prochaines semaines pour leur permettre de finir ces vendanges dans de bonnes conditions. Ils attendent également avec impatience de voir comment la vinification de leur cuvée 2022 va se passer mais ils sont optimistes quant à sa qualité. Rendez-vous dans quelques mois ou années selon les cuvées sur les tables des consommateurs.

Alexandra Gelber

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L’Espace Alpin est le journal agricole et rural des Alpes-de-Haute-Provence et des Hautes-Alpes. Ce journal bimensuel est disponible sur abonnement sur lespace-alpin.fr

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