Bernard Hinault, un blaireau taille patron

Face à un aréopage de décideurs, Bernard Hinault, savamment challengé par ses trois comparses, Guy au lancement de la soirée du « Sport et Business Club » d’Aix, Jean-Daniel à la présentation de l’invité, et Frédéric aux questions, s’est prêté à une master class de management de très haut niveau.

Un moment jubilatoire

C’est avec jubilation que le champion du monde sur route (Sallanches 1980) a retracé les grandes étapes de sa carrière sans en obérer les moments difficiles. Et on a bien compris qu’au delà du champion aux qualités physiques et mentales  hors normes, Bernard Hinault n’aurait pas gagné dix grands tours et une kyrielle de courses d’un jour sans une aptitude exceptionnelle à gérer ses équipiers, en patron. 

Bernard Hinault, du champion au leader 

Le grand écran derrière lui affichait régulièrement une image certainement pas choisie au hasard : la photo d’Hinault alors jeune champion de France  (1978) prenant la tête d’une fronde des coureurs du Tour à Valence d’Agen devant tous les cadors du peloton. 

Mâchoires serrées, regard foudroyant, le porteur du maillot tricolore qui allait gagner son premier Tour de France quelques jours plus tard était déjà dans son rôle de leader.

Les coups de griffe du Blaireau 

Seul sur scène, Bernard Hinault se livre alors avec délectation à quelques coups de griffes ou au déboulonnage d’idoles : Poulidor jamais maillot jaune, une fatalité ? « Non, Il n’avait qu’à partager ses gains avec ses équipiers… Fignon malchanceux lors du Tour 1989, perdu pour huit secondes ? « Que nenni, une quasi faute professionnelle… « 

Convaincant et sincère 

Il est rare que, dans ces exercices parfois un peu convenus où il faut forcer le trait pour établir le lien entre sport et entreprise, la symbiose soit parfaite. 

C’était le cas dans cette soirée passionnante où, bien loin des envolées tribuniciennes qui ne sont pas sa tasse de thé, le dernier Français vainqueur du Tour a joué sa carte maîtresse, celle de la sincérité.