Depuis le début de son activité, la famille Galland a mis au cœur de ses pratiques la recherche constante de la qualité. Leur exploitation était d’ailleurs déjà labellisée Agriculture biologique. Mais lorsqu’on leur a parlé de certification « haute valeur environnementale » (HVE) lors d’une visite de la chambre d’agriculture, ils ont décidé de se lancer.
« Le bio valorise les produits; la HVE, c’est la ferme dans sa globalité qui se distingue, explique Damien Galland. Les deux labels se complètent. En plus, on nous avait expliqué que cela pouvait nous ouvrir des marchés. Bon… pour le moment ce n’est pas flagrant, mais peut-être est-ce parce que tout ne s’est pas encore bien mis en place. »
Un suivi efficace pour obtenir la certification HVE
Le couple exploite 192 hectares dont 20 de céréales, 1 de maraîchage et 2 de cultures diversifiées, dont des parcelles d’essai de plantes oléicoles destinées à la savonnerie Késia, ainsi que 100 ha de prairies artificielles.Les Galland élèvent des vaches charolaises pour leur viande. Ils possèdent 120 mères et une vingtaine de vaches d’une dizaine de races en voie de disparition pour les préserver et peut-être, un jour, organiser des visites à la ferme.
Après une petite année perturbée par la crise du Covid, ils ont été certifiés HVE en mai 2021. « Finalement, cela a été assez simple, car tout correspondait déjà à notre manière de travailler, souligne Damien Galland. Il faut juste bien tenir ses registres. Autant, voire plus, qu’en bio et faire les audits. En plus, nous avons été bien aidés par la chambre d’agriculture qui s’est déplacée et nous avons suivi deux journées de formation pour que l’on nous explique tout bien et les démarches à mettre en œuvre. »
Quelques interrogations
« Ce qui a peut-être le plus changé pour nous, c’est la tenue du registre d’arrosage et le fait de devoir nous procurer les relevés météo pour adapter les périodes d’arrosage, afin de limiter notre impact, ajoute sa femme, car nous avons du mal à quantifier l’eau. Nous arrosons à partir du canal et pour la HVE, il faut tout justifier. Donc, pour pouvoir détailler notre arrosage, nous devons savoir exactement quand il pleut, quelle quantité et si nous avons eu besoin de compléter ou non. »
S’ils sont satisfaits de pouvoir afficher leurs pratiques vertueuses grâce à leurs certifications, les deux agriculteurs sont un peu dans l’expectative quant à l’avenir, car ils s’attendaient à toucher le marché des collectivités, ce qui n’est pas le cas pour le moment. « Je pense que ce ne sont pas les labels qui créent des difficultés, mais il y a toute une filière à mettre en place. Nous espérons que cela ne va pas faire pareil que pour le bio, prévient Damien, car actuellement, il n’y a pas de filière bio pour le veau, par exemple. Aujourd’hui, nous les vendons en Italie au prix du conventionnel pour qu’ils soient engraissés sans respecter les critères du bio. C’est de l’investissement perdu, car nous, nous les avons élevés en bio avec les frais inhérents, bien entendu. Il y a peut-être eu un effet de masse et trop de bio sur le marché d’un coup. »
Malgré leurs interrogations, les éleveurs sont fiers de pouvoir mettre en avant ces labels de qualité qui témoignent de leurs pratiques vertueuses et veulent rester positifs quant à la valorisation future de leurs produits.
Alexandre Gelber
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