La filière maraîchage en pleine expansion dans le Pays Gapençais

Un programme avec des fonds européens a été lancé au coeur du pays gapençais pour dynamiser le secteur de la filière maraîchage et mettre en place des actions innovantes sur le territoire.

Economie

Certes, ce territoire posé au cœur du département n’entend pas rivaliser avec le Val de Loire, si joliment dénommé « Le Jardin de la France » en raison de la douceur de son art de vivre et de son climat propice aux cultures maraîchères, néanmoins plusieurs dizaines d’agriculteurs se sont hardiment lancés dans le maraîchage, au point de susciter une véritable filière.

Afin de favoriser cet élan, le Pays Gapençais – composé de la communauté d’agglomération Gap-Tallard-Durance et des trois communautés de communes Buëch-Dévoluy, Champsaur Valgaudemar, Serre-Ponçon Val d’Avance, soit 68 communes – a mis en œuvre un programme européen LEADER, lequel vise à faire des territoires ruraux des pôles équilibrés d’activité et de vie. Rappelons que ce programme permet de soutenir financièrement des actions innovantes s’inscrivant dans cette stratégie, et c’est le cas de la filière maraîchage.

Une large palette d’intervenants pour une visioconférence animée

Une restitution finale de ce programme est intervenue mi-décembre, mettant en présence par visioconférence les différents acteurs, dont Jean-Luc Pelloux, agriculteur maraîcher et élu de la chambre d’agriculture, Denis Rousselle, président du syndicat des maraîchers des Hautes-Alpes, Josette Revoux et Gérald Martinez, respectivement maire de La Roche-des-Arnauds et de St-Léger-les-Mélèzes.  Des représentants du Pays Gapençais, de l’Addet, d’Agribio 05, de la coopérative Coodyssée ont également pris part à cette rencontre menée par les techniciennes de la chambre consulaire, Coline Bourru, Anaïs Signoret, Marine Cambon.

Maraichage
©AG

Près de 80 maraîchers dans le Pays Gapençais

Les quatre axes du projet ont été abordés : réalisation d’un diagnostic de la filière ; recensement des besoins de l’aval de la filière ; construction d’un plan de développement ; développement d’une filière Tourton 100 % HAUTES-ALPES Naturellement®.

Il a été confirmé que la filière maraîchage est en pleine expansion depuis dix ans, comptant 79 maraîchers en atelier principal ou secondaire. Les productions sont réparties sur 126 hectares (soit aussi 65 % de la surface dédiée au maraîchage dans le département) dont 42 % en bio.

Dans le cadre de ce programme LEADER, la volonté est, d’une part, de mieux connaître la filière, occasionnant une enquête auprès des maraîchers, d’autre part, d’initier une structuration des maraîchers. Si une meilleure connaissance est désormais affichée, une organisation structurée n’est pas apparue un vœu des acteurs du terrain, c’est-à-dire les maraîchers. « La solution indépendante qui prévaut aujourd’hui est la moins onéreuse », a indiqué Denis Rousselle.

Le circuit court largement plébiscité

La statistique en la matière confirme que 74 % des maraîchers ont un statut d’exploitation individuelle. Ajoutons que la taille moyenne des parcelles de maraîchage est de trois hectares, avec des cultures très diversifiées, allant de la pomme de terre au melon en passant par la courge et courgette, le haricot, la tomate, la salade, les fruits rouges, etc.

Concernant la commercialisation, le circuit court est largement plébiscité par les Haut-Alpins et les touristes : vente sur place et sur les marchés, aux restaurants et AMAP.

S’agissant de produits frais et, donc, fragiles, cette pratique est la plus pertinente. Seule, une faible partie est vendue aux Grandes et moyennes surfaces (GMS). Il en est de même pour la distribution par des grossistes. Pour une commercialisation pérenne et efficace au sein de ces deux voies de vente, des obstacles restent importants, notamment l’offre continue de la production, marquée en outre par une saison courte, même si le recours aux serres est de mise.

Un tourton 100 % HAUTES-ALPES Naturellement ® est envisagé

L’emblématique tourton a fait l’objet d’une étude particulière car le souhait d’un tourton 100 % HAUTES-ALPES Naturellement® est exprimé. Mais le tonnage de pommes de terre requis pour y parvenir est à cette heure impossible à produire, que ce soit en termes de quantité ou de prix. L’objectif demeure cependant.

En guise de conclusion, il est attesté qu’une demande est bel et bien présente chez les consommateurs de produits locaux. Denis Rousselle attire l’attention toutefois : « Il ne faut pas lancer trop de jeunes dans la filière ! » Le maraîchage est une filière de niche dans le département. Il est nécessaire de savoir qu’un hectare nécessite un temps plein ; que, par exemple, plusieurs milliers de salades peuvent arriver à maturité simultanément et sont sujettes à un dépérissement rapide.

En tout cas, avant de s’installer dans le but de nourrir les HautAlpins, il convient de s’adresser aux services ad hoc du Pays Gapençais et de la chambre d’agriculture.

Maurice Fortoul

Couverture Espace Alpin 404
L’Espace Alpin est le journal agricole et rural des Alpes-de-Haute-Provence et des Hautes-Alpes. Ce journal bimensuel est disponible sur abonnement sur lespace-alpin..

 

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