Aussi ont-ils insisté, une fois de plus, lors de l’assemblée générale tenue sur la plateforme aérienne de Gap-Tallard, dans les locaux de Polyaéro, organisme de formation aux métiers aéronautiques – une carte de choix dans la panoplie économique du territoire -, sur « cette complémentarité ». En toile de fond, la situation climatique de cette année 2022 marquée par la sécheresse et, par conséquent, des risques de conflit des usages de l’eau.
La reprise économique en ligne de mire
L’ADDET est le bras armé du conseil départemental, principal bailleur de fonds, en matière de développement économique et touristique. La rencontre annuelle avec les adhérents, les forces vives de l’économie et les pouvoirs publics s’est focalisée sur trois sujets d’actualité ; que l’on peut qualifier de permanente. Le premier visait « l’attractivité de l’économie ; du tourisme et de l’agriculture des Hautes-Alpes ».
Le département semble être sur une bonne voie. « Une reprise économique assez inattendue dans la foulée de la crise sanitaire très impactante », a-t-on entendu. Concernant l’agriculture, rappel a été fait que « notre département est le premier de France pour le bio ».
L’évocation de la problématique de l’eau ne pouvait échapper au débat. « Une situation pareille est inédite ! », a martelé David Doucet, chargé de mission à la Fédération de pêche. Un déficit de 60 % des précipitations et un épisode de canicule de longue durée ont mis à mal la ressource hydrique. Avant même que ne survienne la période de sécheresse estivale.
Un tourisme quatre saisons ?
Évidemment, la table ronde suivante était toute indiquée, à savoir le tourisme. Chacun ayant déjà en tête l’image du lac de Serre-Ponçon dans l’impossibilité d’atteindre sa cote de remplissage. Le spectre de la saison estivale ratée hante les esprits… et les comptes des professionnels du tourisme.
Changement climatique, priorité à l’eau potable, nouveaux comportements chez les irrigants et, d’une manière générale, pour l’ensemble des citoyens, autant de pistes de réflexion abordées brièvement, certes, mais à intégrer dans l’avenir proche. Alexis Aubespin, directeur de l’Office de tourisme de Serre-Ponçon, esquissait une nécessité : « Des alternatives, oui, mais pas une réorientation totale ».
Sachant que l’année 2022 est présentée comme un record absolu en termes de fréquentation touristique, celle-ci est bien assise sur une double saisonnalité, celle de l’hiver et celle de l’été. Il reste à cultiver un tourisme « quatre saisons » souvent vanté, jamais vraiment mis en œuvre néanmoins. Dans cette perspective, l’agriculture haut-alpine a, sans nul doute, une carte à jouer.
Maurice Fortoul

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