Le Cabaret de l’Étoile Bleue : quand l’art vivant brise les conventions et enflamme les sens

Le Cabaret de l'Étoile Bleue, dirigé par Manoah Michelot, offre un lieu unique au cœur de la ville. Avec sa revue musicale "Disco Bleu", une programmation éclectique et une passion débordante pour les arts vivants, ce cabaret se distingue en offrant une expérience artistique singulière hors des sentiers battus.

culture

Elégance et Accueil chaleureux

En 2017, Manoah Michelot a fondé le Cabaret de l’Étoile Bleue, prenant ainsi la place de l’ancien TCM, le Théâtre de la Comédie, créé par Jean-Pascal Mouthier en 2013. Idéalement situé et facilement accessible par les transports en commun, ce cabaret pouvant accueillir 142 convives se niche en plein cœur de la ville. Sa devanture d’un bleu nuit attire le regard des curieux, tandis que son intérieur tamisé et cosy révèle un magnifique théâtre à l’italienne, avec ses balcons aux alcôves chaleureuses. Dès notre arrivée, nous sommes accueillis par la jeune et câline Orphée, cocker au pelage gris perle tacheté de blanc, devenue la mascotte du lieu.

La revue musicale « Disco Bleu »

Dirigée par un passionné des arts, Manoah Michelot, à la fois danseur confirmé et jeune entrepreneur audacieux, l’Etoile Bleue propose tout au long de l’année sa revue musicale intitulée « Disco Bleu ». Cette revue raconte l’histoire d’une émission de télévision légendaire, le « Disco Bleu », qui s’anime au rythme des tubes disco des années 70. Le spectacle mêle habilement des éléments classiques, de la street-dance et des acrobaties époustouflantes.

Les danseuses de La Revue Disco Bleu ©L’étoile bleue

Les multiples facettes de l’Étoile Bleue

Ce qui motive notre hôte, c’est la volonté de briser les codes, décloisonner les arts, faciliter la circulation et le mélange des publics, et par-dessus tout, offrir un moment unique et privilégié aux spectateurs « en mettant la beauté au service de l’imaginaire ». Et ce n’est pas la présidente de Médinsoft, Stéphanie Ragu, qui  nous contredira. Ainsi, le Cabaret de l’Étoile Bleue propose une diversité artistique étonnante, avec des spectacles de théâtre, d’humour, des après-midis classiques et même des soirées jazz. Sans oublier les drags shows, qui permettent aux amateurs de cabaret de découvrir différents univers artistiques en passant d’un genre à l’autre et d’aiguiser leur curiosité.

Une passion : L’amour des arts vivants et la volonté de créer une expérience unique

Le Cabaret de l’Étoile Bleue se démarque en tant qu’établissement singulier grâce à sa programmation inattendue et éclectique, ce qui en fait un lieu à part, pour le plus grand bonheur de Manoah, un amoureux des arts vivants à la curiosité insatiable. En mars prochain, il prévoit également un événement spécial mettant en avant les femmes. Avec enthousiasme et sans détour, il s’est prêté au jeu de l’interview, partageant sa passion et sa vision artistique.

Que ce soit pour une soirée envoûtante, une représentation divertissante ou une expérience artistique inattendue, le Cabaret de l’Étoile Bleue est l’endroit idéal où se laisser emporter par la magie des arts et nourrir sa curiosité.

Les artistes de La Revue Disco Bleu ©L’étoile bleue

Aux origines, la découverte de l’univers du Cabaret

Diane Vandermolina: Vous avez suivi une formation à l’École Nationale Supérieure de Danse de Marseille. Vous avez travaillé dans de prestigieuses institutions telles que l’Opéra de Paris et l’Opéra de Marseille en tant que danseur. Votre parcours se distingue par votre double casquette d’artiste et d’entrepreneur. Pouvez-vous nous parler de votre parcours en tant qu’artiste, ainsi que de votre rôle en tant que fondateur de l’Étoile Bleue ?

Manoah Michelot: Vous avez parfaitement résumé mon parcours. J’ai commencé la danse à l’âge de six ans dans ma petite ville de Poitiers, au sein d’un conservatoire. Très vite, j’ai compris que pour devenir danseur, je devais partir. J’ai donc déménagé à Marseille à l’âge de douze ans et j’ai poursuivi mes études en horaires aménagés. J’ai obtenu mon diplôme à l’âge de 18 ans, puis j’ai déménagé à Paris. J’ai eu la chance de danser à l’Opéra de Paris, entre autres, et j’ai également eu l’opportunité de partir en tournée. C’est lors de ces tournées que j’ai découvert l’univers captivant du cabaret. Un jour, par hasard, un ami qui avait ouvert un cabaret en Normandie m’a proposé de venir danser chez lui. Je lui ai répondu que je n’avais jamais fait de cabaret. Il m’a alors dit : « Mais si, avec ton parcours, ce sera incroyable ! » Curieux, j’ai accepté de l’aider en dansant pour lui, et je me suis rendu compte à quel point c’était fascinant. De temps en temps, je revenais à Marseille et je me suis dit : « Marseille est la deuxième plus grande ville de France, mais il n’y a pas de cabaret ici. » Avec deux amis qui sont devenus mes associés, nous avons décidé de créer un cabaret à Marseille. En l’espace de trois mois, nous avons ouvert notre cabaret en 2017. Pendant plusieurs années, nous avons été en itinérance jusqu’à trouver cet endroit. Comme vous l’avez mentionné, c’est un lieu historique à Marseille, l’un des tout premiers cinémas créé par le diocèse en 1912. C’est magique de se retrouver dans un lieu chargé de plus de 100 ans d’histoire du spectacle. Pour nous, c’est une expérience extraordinaire.

Une meneuse de choc ©L’étoile bleue

Un show total immersif

Diane Vandermolina: Pourtant, le cabaret était une grande tradition à Marseille. Vous renouez avec l’histoire de la ville. De plus, vous proposez des cabarets assez atypiques, mêlant spectacle, gastronomie et une immersion dans une ambiance olfactive particulière.

Manoah Michelot: Tout à fait, je souhaitais mettre l’excellence au cœur de notre démarche, c’est un peu notre credo. De la sélection des danseurs à l’accueil du public, je recherche l’excellence à tous les niveaux. Sur scène, nous avons des artistes issus de l’Opéra de Paris et d’autres horizons, des artistes qui excellent dans la danse et les arts du cirque. En ce qui concerne la gastronomie, c’est la même exigence. J’en avais assez d’entendre dire que la nourriture dans les cabarets était médiocre. C’est pourquoi nous travaillons avec un maître cuisinier de France, Gilles Carmignani. Nous nous efforçons également de créer une ambiance olfactive spécifique pour le cabaret, en mêlant les senteurs de lavande et de figuier, afin de plonger nos spectateurs dans l’atmosphère de la Provence. Le service est également soigné, avec tous les serveurs vêtus d’uniformes. Bien sûr, nous ne prétendons pas atteindre la perfection, mais nous faisons de notre mieux pour nous en approcher. C’est un défi difficile, mais nous nous efforçons tous de donner le meilleur de nous-mêmes pour offrir au public une soirée des plus agréables, de bout en bout.

Le cadet séducteur ©L’étoile bleue

Disco Bleu, un hommage aux années 70

Diane Vandermolina: Vous êtes passionné par la transmission de votre amour pour la musique, la danse, et même l’histoire, puisque votre création s’inspire de l’esprit des années 70.

Manoah Michelot: Tout à fait, la passion est essentielle pour mener à bien un tel projet. Sans passion, il est impossible d’avancer. Cela demande tellement d’énergie qu’il faut être passionné. En créant notre nouveau spectacle Disco Bleu, je souhaitais proposer quelque chose de différent, quelque chose d’inhabituel dans les cabarets. Bien sûr, nous avons un numéro de cancan et un grand tableau de plumes, mais j’ai également voulu apporter un duo classique, ce qui est assez rare. Étant moi-même danseur classique à la base, j’ai voulu intégrer cette dimension. De plus, je tenais à rendre hommage à Joséphine Baker, qui est une icône du Music-Hall. Le cancan que nous présentons n’est pas une création originale, j’ai retrouvé des vidéos et des archives pour reprendre l’un des tout premiers cancans. La musique utilisée est moins connue, mais ce cancan était en soi un acte politique à ses débuts.

Diane Vandermolina: Et vous jouez cette création au cabaret…

Manoah Michelot: J’ai consacré un an de travail à la création de ce spectacle. Il a fallu concevoir les costumes, la chorégraphie, choisir les musiques, etc. Nous l’avons lancé début septembre et nous le jouerons pendant encore un an et demi. La revue Disco Bleu est au programme du cabaret en permanence, même le 31 décembre. Quant à l’ancienne revue, intitulée Rivage, que nous avons jouée pendant deux ans ici, elle est en tournée dans toute la France. Ainsi, nous avons Disco Bleu avec une partie de l’équipe ici, et Rivage avec une autre partie de l’équipe en tournée. C’est ainsi que nous parvenons à nous répartir les projets.

Un redoutable circassien ©L’étoile bleue

Une spécificité : un atelier de création de costumes dédié à l’univers de la danse

Diane Vandermolina: Vous m’avez mentionné précédemment que vous disposez d’un atelier de fabrication de costumes, ce qui est assez inhabituel dans un cabaret. Pourriez-vous nous en dire plus sur l’organisation interne de l’Étoile Bleue et les mesures que vous avez prises pour faciliter la réalisation de vos créations ?

Manoah Michelot: En effet, il était important pour moi de mettre en place un atelier de costumes ici-même, plutôt que de les sous-traiter à l’extérieur. Nous avons la chance d’avoir un plumassier juste en face, de l’autre côté de la rue, qui se charge de fabriquer les plumes pour nos costumes, ce qui est incroyable. Mais pour le reste, nous avons Yaya, qui est un peu notre chef d’atelier et qui s’occupe de tout. Environ 80% des costumes sont confectionnés ici. Notre équipe travaille toute l’année, car lorsqu’on a, par exemple, des spectacles tous les jours en décembre, voire deux spectacles par jour, les costumes s’usent et nécessitent des réparations, ce qui représente environ 70% du travail. Nous cherchons également à développer notre atelier qui est spécialisé dans la danse. Par exemple, nous avons reçu une importante commande d’une école de danse pour le mois de juin, où ils nous ont demandé de créer une série de costumes pour un tableau entier. Nous avons plus de 35 costumes à réaliser pour ce projet. Nous essayons donc de développer cet aspect, d’autant plus que nous avons cette compétence et cette connaissance du costume de danse. Je me suis dit : « autant en faire profiter ». Ainsi, nous avons pris en charge la création de costumes non seulement pour nos spectacles au cabaret, mais aussi pour d’autres projets liés à la danse. C’est une manière pour nous de mettre en valeur notre savoir-faire et notre expertise dans le domaine des costumes, notamment pour la danse, qui diffère du costume de théâtre.

Vue de la salle ©L’étoile bleue

Eco-responsabilité et engagement dans une démarche durable

Diane Vandermolina: Et vous avez également une préoccupation pour l’éco-responsabilité, car vous avez développé des pompes à chaleur pour le chauffage. Vous vous inscrivez dans une démarche durable et écologique. Vous avez le sens de la responsabilité éco-sociétale que peut avoir une entreprise du spectacle.

Manoah Michelot: En effet, intégrer des pratiques écologiques dans le domaine du spectacle peut être un défi. Ce n’est pas toujours quelque chose auquel on pense naturellement, car cela peut être difficile à mettre en œuvre. Nous avons effectivement installé des pompes à chaleur dès le début et nous travaillons actuellement sur l’isolation extérieure du théâtre, car nous avons constaté d’importantes pertes de chaleur. Nous étudions la possibilité d’isoler le bâtiment par l’extérieur, ce qui réduirait notre besoin de climatisation et de chauffage. De plus, nous accordons une attention particulière à de nombreux petits détails. Par exemple, notre chef cuisine exclusivement avec des produits de saison et locaux. Nous ne nous procurons pas des produits qui viennent de l’autre bout du monde. Cela peut sembler anodin ou même évident partout, mais nous réalisons que ce n’est pas toujours le cas. J’ai récemment mangé dans un établissement où l’on servait des tomates mozzarella en plein hiver. Notre particularité réside dans le fait que nous privilégions vraiment les produits de la région. Nous sommes conscients de l’importance de préserver l’environnement et de minimiser notre impact écologique. Nous cherchons constamment des moyens d’améliorer nos pratiques et de promouvoir la durabilité au sein de notre entreprise du spectacle.

Manoh Michelot, fondateur de l’Etoile Bleu ©L’étoile bleue

Prix du courage, en récompense de sa ténacité

Diane Vandermolina: Oui, il semble que l’un de vos engagements soit de travailler en circuit-court. Vous avez d’ailleurs reçu le prix du courage départemental décerné par la CPME 13. Vous êtes également élu à la CCI. Tout cela vient récompenser le travail que vous avez accompli depuis que vous avez repris les lieux.

Manoah Michelot: Effectivement, ce prix a été une belle reconnaissance pour nous. Souvent, lorsque l’on est plongé dans notre travail, on ne prend pas suffisamment de recul pour apprécier ce que l’on a accompli. C’est donc agréable lorsque des personnes viennent nous féliciter pour notre travail. On me demande souvent : « Quel est ton plus grand plaisir malgré tous les défis que tu rencontres ? Qu’est-ce qui te procure du plaisir ? » Pour ma part, je pense que deux choses me procurent du plaisir. Tout d’abord, c’est de rendre le public, les spectateurs, heureux. Lorsqu’ils viennent et repartent, ils ont vécu un moment délicieux, ils se sont sentis accueillis comme dans une famille et ont assisté à un spectacle qui les a émerveillés. C’est la première chose qui me procure du plaisir. La deuxième chose, c’est de venir travailler chaque jour avec mes collaborateurs. Nous sommes plus de 25 collaborateurs, que ce soit les artistes, le personnel administratif ou l’équipe d’accueil. Je suis heureux parce que tout le monde a compris le projet et avance à mes côtés. Je suis la figure de proue de ce navire, mais derrière moi, il y a toute une équipe qui pousse pour que nous avancions chaque jour un peu plus et donnions le meilleur de nous-mêmes. C’est un réel plaisir de pouvoir compter sur cet engagement collectif.

DVDM

Quelques chiffres

1 an de réhabilitation du lieu pour le transformer en cabaret

Plus de 400 mètres carrés de surface

Plus de 30 corps de métiers mobilisés

Una marraine de choc, Zize Dupanier

Un réveillon inédit au Palais de la Bourse

Une soirée-dîner exceptionnelle organisée au Palais de la Bourse le 31 décembre ! ✨Laissez-vous emporter par la fièvre disco de la revue « Disco Bleu » qui vous entraînera dans une époque pleine de paillettes et de danses endiablées. Pour cette nuit spéciale, profitez d’un repas de fête face à un spectacle époustouflant !

 

 

Informations pratiques

Cabaret-Théâtre l’étoile bleue 107 bis boulevard Jeanne d’Arc 13005 Marseille

Réservations au 06 48 14 83 40 – reservation@cabaretletoilebleue.fr

Disco Bleu spectacle seul : 39€ (20h30)

Repas et Spectacle : de 74 à 164 € (19h)

Formule 1 étoile : 74 € (repas-spectacle)

Formule 2 étoiles : 94 € (repas-spectacle-boissons)

Formule 3 étoiles : 134 € (repas-spectacle-boissons-carré d’or)

Formule Grand Bleu : 164 € (repas-spectacle-boissons-visite VIP)

Autres spectacles : 18 €  (matinée ou après-midi ou soirée)

En une, photo du spectacle Disco Bleu ©L’étoile bleue

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