Le rendez-vous des passionnés de la perle noire

Au regard des plaques d’immatriculation des véhicules les participants venaient des quatre coins du pays voire de bien plus loin avec même des visiteurs allemands. Tous étaient des clients de Camille et Stéphane Tenoux qui leur avaient concocté un programme plus qu’alléchants pour des passionnés de « Tuber » en tous genres.

Divisés en deux groupes les participants ont pu assister à deux conférences en intérieur et deux exposés sur le terrain avec des démonstrations de matériels.

Des clés pour obtenir un bon sol « truffier »

Flora Todesco, présidente de Wetruf, bureau d’études-conseil-expertise, était venue évoquer l’arrosage des truffières avec des solutions pour connaître les besoins hydriques de cette culture et proposer des outils de gestion grâce à des sondes à plâtres qu’elle était déjà venue présenter le 23 juin.

Dominique Barry-Etienne, présidente de la société Mycea de Montpellier a ensuite pris sa place sur le devant de la scène pour parler du sol et de sa compréhension indispensable pour permettre un bon développement de la truffe.

Elle a rappelé que le sol était bien plus qu’un support de culture et qu’il faisait actuellement l’objet de nombreuses études surtout avec la question centrale de la transition écologique. Elle a détaillé la composition des sols, les différences qui peuvent être observées, les évolutions qu’ils peuvent connaître.

Elle également donné quelques clés pour obtenir un bon sol « truffier » et comment s’en occuper. L’assemblée était studieuse et captivée par les deux conférencières.

Une matinée riche et instructive

À quelques encablures de là dans une jeune truffière Claude Murat, ingénieur à l’Inrae de Nancy abordait la question de la reproduction sexuée de la truffe et comment la favoriser. Il a rappelé l’importance de l’apport de spores dans le sol pour favoriser la reproduction de la truffe.

Pour cela il a détaillé les différentes méthodes qui existaient : à partir de ses propres truffes ou de celles achetées dans auprès d’autres producteurs ou avec des produits vendus dans le commerce. Pour ces deux méthodes il a appelé à la plus grande vigilance et a révélé que peu de données existaient qui pouvaient mettre en avant une méthode plus que l’autre.

Les participants ont pu ensuite poser leurs questions comme le temps de présence des spores dans la terre, la meilleure période de taille, la fréquence d’arrosage, le travail du sol, etc. Sur cette dernière question le spécialiste a rappelé que la truffe aimait la perturbation et que le travail du sol en était une.

Une excellente transition pour amener l’intervention suivante, celle de Camille Tenoux, l’hôte de la journée et Jean-François Tourette, technicien de la Fédération régionale Paca de trufficulture.

Présentation d’un outil révolutionnaire pour la trufficulture

Ils ont commencé par présenter un premier outil unique en son genre élaboré par Camille et son père Stéphane qui permet de travailler le sol autour des arbres. Celui-ci permet d’entretenir le tour des arbres mais également de faire naître plus de truffes en profondeur en assouplissant le sol, de les protéger du gel en hiver ou des fortes chaleurs en été, d’augmenter la réserve utile en eau et de favoriser l’activité biologique des sols.

Cet outil qui s’adapte sur une mini pelle a intrigué les spectateurs qui ont pu le voir en action et aussi ausculter le sol après son passage. Ensuite, ils ont présenté en exclusivité un nouvel outil qu’ils ont mis au point permettant de réensemencer les sols et créer des pièges à truffes très simplement.

Cette matinée fort chargée s’est révélée très instructive pour une foule de passionnés qui ont pu échanger, dialoguer et s’enrichir au contact des intervenants et des autres participants. Prochain rendez-vous pour les amoureux de la perle noire le 30 septembre à Mane pour l’assemblée générale de Fédération régionale des trufficulteurs. n

Alexandra Gelber