Près de 150 volontaires rassemblés par l’association Les Sourires de Garibaldi ont passé une partie de leur été dans les couloirs et les chambres du service pédiatrie, au 14e étage de l’hôpital de La Timone. Non pas en renfort des équipes soignantes, particulièrement malmenées depuis deux ans, mais au chevet du service lui-même, qui allait fêter son demi-siècle d’existence – en 2024 – sans la moindre réfection d’importance.
Mobilisation tous azimuts
C’est Paul Amas, dentiste à Marseille et cheville ouvrière des Sourires de Garibaldi, qui est à l’origine de l’opération. Au printemps dernier, il a été appelé dans le service pour prodiguer un soin dentaire à un jeune patient qui ne pouvait pas se déplacer. « Quand j’ai vu l‘état dans lequel étaient les chambres, les salles de bain et les couloirs, je me suis dit qu’on ne pouvait pas soigner des gamins à un étage aussi délabré. »
Il a donc agité ses réseaux, rameuté des copains médecins, policiers, enseignants, chef d’entreprises, avocats, fonctionnaires ; lancé une cagnotte sur le web et mobilisé ses connexions dans les milieux du bâtiment pour obtenir de l’aide et – surtout – des matériaux.
Quelques semaines plus tard, une vingtaine d’entreprises avaient offert pots de peintures, carrelages, sanitaires, plomberie… et des propositions d’aide et de conseils pour les bénévoles juste armés de leur bonne volonté, mais sans compétences particulières.
Un chantier d’une valeur de 600 000 €
Le chantier a démarré au début de l’été et s’est achevé le 22 août. Dans l’intervalle, le carrelage des couloirs a été intégralement remplacé, un espace cuisine a été refait et neuf chambres sur dix-huit ont été entièrement réhabilitées et pourvues d’une salle de bain privative, alors qu’il n’en existait jusque là qu’une seule pour toutes les chambres.
Un travail d’une valeur globale estimée autour de 600 000 €, peu ou prou le prix qu’aurait payé l’hôpital s’il avait eu recours à des entreprises pour effectuer les mêmes travaux dans le cadre d’un marché classique.
Deuxième tranche à venir
Paul Amas et sa cohorte de petites mains n’entendent d’ailleurs pas en rester là. « Dès que possible, peut-être en décembre, promet le président des Sourires de Garibaldi, nous espérons bien pouvoir revenir pour finir le travail », c’est-à-dire les neuf chambres qui restent dans leur état d’origine. Sans compter le petit cadeau que l’association aimerait offrir aux enfants du service : une petite salle de cinéma rien que pour eux.
La solidarité, une seconde nature
Pour le dentiste marseillais, la solidarité n’est pas seulement un mot que l’on se contente d’invoquer dans les cocktails et les interviews. C’est une seconde nature, un réflexe qu’il a chevillé au corps depuis toujours.
Au printemps, dans la foulée de l’invasion russe en Ukraine, il a ainsi organisé un premier convoi d’aide à destination des soignants ukrainiens de la région de Marioupol, avec dans un conteneur échographe, électro-cardiographe, matériel d’obstétrique, de réanimation… etc.
Au retour, ils ont pris en charge une cinquantaine de réfugiés fuyant la guerre. « Là où la politique ne marche pas, c’est l’humain qui fonctionne », veut croire Paul amas. C’est vrai pour l’Ukraine. C’est vrai aussi pour l’hôpital.
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