Les cabanes d’alpage de plus en plus confortables pour les bergers à l’estive

La famille Richaud amène chaque année son troupeau dans la montagne au-dessus de Beaujeu, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Le groupement pastoral auquel ils appartiennent a entrepris des travaux d’aménagement sur l’alpage.

société

Marc, Véronique et Sandra Richaud élèvent plus de 800 brebis dans le village de Beaujeu, à quelques encablures de Digne-les-Bains. Ils ont la chance de pouvoir faire transhumer leur troupeau à moins de deux heures de marche de leur ferme, sur la montagne de Blayeul. Ils y mènent leurs brebis avec celles de deux autres éleveurs. L’alpage où les bêtes passent l’été est équipé d’une cabane plutôt spacieuse. Des travaux de rénovation et de modernisation ont néanmoins été entrepris, car si elle ne manquait pas d’espace, la cabane souffrait d’un vrai manque de confort.

Avec l’aide du Cerpam et après obtention de subventions, ils ont ajouté un coin cuisine, une salle de bain et ont remplacé leurs panneaux photovoltaïques, vieillissants et peu performants. « Nous nous devons de fournir un logement avec le minimum de confort pour les bergers, car cela devient un vrai critère dans le choix de leur estive, explique Véronique Richaud, sachant que des contrôles de l’inspection du travail sont possibles. »

Ces travaux ont été décidés il y a deux ans pour répondre à la demande des bergers, mais aussi parce que des aides étaient possibles. « Nous avons voulu profiter des subventions tant que nous étions sûrs d’en avoir, car cela peut changer très vite », admet d’ailleurs la bergère.

Aujourd’hui, la cabane est équipée d’un frigo, de plusieurs points lumineux et dispose de l’eau courante et d’un chauffe-eau.

Bergers
La cabane s’est vue dotée d’un coin cuisine et d’une salle de bain. Un deuxième impluvium a également été construit afin de sécuriser l’approvisionnement en eau et d’alimenter la cabane.

Un moment charnière pour l’exploitation

L’eau, justement, est un problème important sur cette montagne totalement sèche qui ne dispose pas de source ou de torrent. Il a donc fallu construire un impluvium, un autre a été ajouté pour subvenir aux besoins en eau du troupeau de 1700 têtes et pour l’alimentation de la cabane qui a été équipée de filtres.

Pour l’eau potable, les bergers peuvent aller se ravitailler à la ferme qui se trouve à ½ h de voiture de l’alpage ou alors les éleveurs leur en amènent. Cet alpage dispose en effet d’un atout non négligeable, puisque la route arrive juste devant la cabane, ce qui rend les déplacements et le ravitaillement plus aisés.

La problématique de l’eau est de plus en plus prégnante avec des étés de plus en secs qui inquiètent les éleveurs. Chaque année, ils voient l’herbe se dessécher un peu plus vite et s’interrogent sur l’évolution prévisible de la situation d’ici le mois d’octobre, date à laquelle le troupeau doit redescendre dans la plaine. Un problème d’autant plus délicat que les rendements des parcelles de fauches ont été considérablement réduits cette année.

La période la transhumance reste néanmoins un moment charnière dans la vie d’un élevage, synonyme, entre autres, de partage et de convivialité avec les autres éleveurs du groupement. « C’est important pour nous de transhumer, confirme Véronique. Pour les brebis, ce sont un peu les vacances et pour nous aussi, car ce n’est plus le même travail ou les mêmes contraintes, même s’il y a les foins à faire. »

Alexandra Gelber

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L’Espace Alpin est le journal agricole et rural des Alpes-de-Haute-Provence et des Hautes-Alpes. Ce journal bimensuel est disponible sur abonnement sur lespace-alpin.fr

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