Les Israéliens reconvoqués aux urnes

Après l'adoption la veille en première lecture d'une loi permettant la dissolution de la Knesset, la journée du mercredi 29 juin 2022 scellera définitivement le sort du Parlement israélien en provoquant une nouvelle législative et l'arrivée d'un nouveau Premier ministre à l'automne prochain.

Economie

Après de longues discussions, lundi 27 juin 2022, entre les députés de la coalition et ceux de l’opposition sur la dissolution de la Knesset, une adoption en première lecture de la loi permettant de le faire dès le lendemain matin, la journée du mercredi 29 juin 2022 scellera définitivement le sort du Parlement israélien et de sa vingt-quatrième législature.

Certains membres de l’opposition, dont le numéro un du parti Sionisme religieux, Bezalel Smotrich, ont tenté, en vain, de trouver une majorité pour mettre en place immédiatement un gouvernement provisoire confié au revenant Benyamin Netanyahou. Et ainsi éviter de nouvelles élections anticipées. Mais, le passage aux urnes est désormais acté.

Comme prévu depuis le 22 juin 2022 et le vote en lecture préliminaire du projet de loi prévoyant la dissolution de la Knesset, les Israéliens vont donc devoir, pour la cinquième fois en moins de quatre ans, choisir leurs 120 députés. Les élections se dérouleront dans les quatre-vingt-dix jours suivant l’adoption du texte présenté par Yariv Levin du Likoud. Opposition et coalition ont convenu, lundi 27 juin 2022 au soir, de deux dates: le 25 octobre 2022 ou le 1er novembre 2022. Le choix entre ces deux options sera effectué ultérieurement.

Dans l’intervalle, le Premier ministre actuel, Naftali Bennett a annoncé qu’il se retirerait. Selon un accord de partage de pouvoir entre les deux hommes, l’intérim sera assuré par son ministre des Affaires étrangères Yair Lapid dès la dissolution du Parlement et jusqu’à ce qu’un autre gouvernement soit formé.

Benyamin Netanyahou prêt à remonter en selle

La coalition autant hétéroclite qu’historique créée en juin 2021 et rassemblant des partis de droite, de gauche, du centre, mais aussi une formation arabe, avait réussi à sortir de la course le détenteur du poste jusque là inamovible depuis douze ans, Benyamin Netanyahou. Ce dernier avait dû renoncer à exercer cette fonction, faute d’arriver à constituer une équipe gouvernementale.

Selon toutes probabilités, il se trouvera encore à la manœuvre à l’issue des prochaines législatives. Si son parti le Likoud et ses alliés arrivent en tête. Et encore… Ils avaient emporté la victoire en mars 2021 sans réussir à imposer un nouveau gouvernement.  Benyamin Netanyahou devra réunir au moins soixante-et-un parlementaires pour espérer revenir à son poste de prédilection.

L’homme est inculpé depuis novembre 2019 dans trois affaires pour corruption, fraude et abus de confiance. Le Parlement a renoncé, lundi 27 juin 2022, à voter un projet de loi interdisant à un politicien mis en examen de former un gouvernement.

La coalition de Naftali Bennett a explosé après le rejet, le 6 juin 2022 au Parlement, d’un autre projet de loi prévoyant de proroger l’application de la loi israélienne aux 475 000 colons vivant en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967. Elle devait l’être avant le 30 juin 2022. Mais, la dissolution de la Knesset va automatiquement la prorogée.

Le Likoud a obtenu l’augmentation de 31,2 millions de shekels (8,6 M€) des budgets de campagne pour les législatives alloués par l’État à chacun des partis de la législature qui atteindront donc les 200 millions de shekels (55,3 M€ d’euros).

Frédéric Dubessy

Photo de une : La 24e Knesset vit ses dernières heures  ©Knesset

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